Eliphas Levi, père de l’occultisme

Né le 8 février 1810 à Paris, Alphonse Louis Constant est plus connu sous son pseudonyme Eliphas Levi (traduction en hébreu de son nom).

Enfance et religion :

Après un parcours scolaire dans la plus pure tradition catholique, et alors qu’il doit recevoir l’initiation Sacerdotale, le 19 décembre 1835, il s’enfuit sans plus d’explication, dans les bras d’une jeune demoiselle : Adèle Allenbach dont il avait en charge l’éducation chrétienne. Cette soudaine décision, conduit la mère d’Alphonse à mettre fin à ses jours.

« Son impérieux besoin d’aimer », selon ses propos de l’époque, se manifeste ensuite auprès d’autres femmes : Flora Tristan, une socialiste militante puis Delphine de Girardin, une femme sensible, douce et romantique, adepte du spiritisme. Ne voulant pas séparer l es misères du monde réel et la recherche du bien-être hypothétique de l’autre monde, Alphonse Constant se refugie à l’abbaye de Solesmes où il découvre alors les gnostiques, les Pères de l’église, les livres de Cassien et les mystiques. A cause d’une mésente, il quitte l’abbaye pour devenir « chien de cour » ou surveillant de récréation au collègue de Juilly. Face à son écœurement, issu de la maltraitance de ses supérieurs, il compose « la Bible de la Liberté ». Publié le 13 février 1841, l’ouvrage est interdit et saisi une heure après sa première mise en vente. Son procès le condamne à huit mois de prison et une amende de 300 francs. Onze mois plus tard (n’ayant vraisemblablement pas de quoi régler l’amende), il a mis à profit son temps par la lecture notamment des écrits de Swenderborg (scientifique révélé à sa spiritualité et son mysticisme à l’âge de 56 ans). A sa libération et grâce à ses relations et ses amis, il devient prédicateur itinérant mais son succès suscite la jalousie des prêtres. De retour à Paris, Eliphas Levi publie d’autres ouvrages : dans le « Livre des larmes » (1845), il développe pour la première fois des idées ésotériques ; mais le pamphlet « La Voie de la Famine » (1847) l’emmène de nouveau en prison pour six mois.

La voie de l’ésotérisme et l’occultisme :

A sa sortie de prison, il participe à la révolution de février 1848 puis aux insurrections de juin. Recherché comme anarchiste, il évite la mort par le truchement d’un marchand de vin qui a le malheur de lui ressembler un peu trop. En 1852, il publie son chef d’œuvre « Dogme et Rituel de la Haute Magie ».

Malgré le succès, il est contraint de rejoindre l’Angleterre, où il rencontre Edward Bulwer-Lytton, célèbre auteur de roman et dirigeant de la société rosicrucienne. Introduit dans les cercles de Rose Croix, il fait des séries d’évocations magiques. A la suite de l’une d’entre elles, choqué, il décide de ne plus jamais conduire ces expériences gratuites de magie. Ses disciples avaient d’ailleurs la stricte consigne de ne s’occuper que de la partie spéculative de la science occulte.

De retour en France en 1855, il fonde avec Fauvety et Lemonnier la « Revue philosophique et religieuse » dans laquelle il écrira de nombreux articles sur la Kabbale. En 1859, la publication de « l’Histoire de la magie » – second volet de la trilogie (après « Dogme et Rituel de la Haute Magie ») lui confère l’argent et la sympathie de la plupart des français ésotéristes. En 1861, Eliphas Levi publie le dernier opus « La clef des grands mystères ». A cette époque, il travaille beaucoup, initiant l’occultisme à des érudits de la haute aristocratie. Il continue d’écrire de nombreux livres sur le symbolisme et la kabbale. Après une année de maladies et de douleurs, il s’éteint à l’âge de 65 ans.

Patricia I.

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